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L'héritage du Prof. Vincent Giguère : Endocrinologie moléculaire et récepteurs nucléaires

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Le professeur Giguère est reconnu comme un pionnier et un leader mondial dans le domaine de l'endocrinologie moléculaire. Son identification de certains des récepteurs nucléaires les plus importants, qui sont des régulateurs transcriptionnels occupant une position centrale dans le développement normal et la physiologie des mammifères, et qui sont fortement impliqués dans de nombreuses maladies, a jeté les bases de décennies de découvertes ultérieures. Ses recherches ont été récompensées par le Prix Pfizer Fellow de l'Institut de Recherches Cliniques de Montréal, le Prix Merck Frosst pour son excellence en recherche du département de médecine de McGill, et son intronisation en tant que membre de la Société royale du Canada en 2009.

En 1994, le professeur Giguère fut recruté par l'Université McGill pour diriger le Groupe d'oncologie moléculaire (GOM), une division du Département de médecine. Pendant qu'il dirigeait ce groupe dynamique, qui fut intégré au Centre de recherche sur le cancer Goodman (maintenant le GCI) en 2008, il a travaillé en étroite collaboration avec des collaborateurs de McGill pour établir un programme d'importance nationale et internationale dans le domaine du métabolisme du cancer, un domaine naissant à l'époque. Il a dirigé des demandes auprès de la FCI et de l'Institut de recherche Terry Fox (IRTF) afin d'établir une installation de base et une équipe de recherche dédiée à l'identification des vulnérabilités métaboliques du cancer. Ce programme de l’IRTF fut renouvelé en 2015 sous la direction du Prof. Giguère et à nouveau en 2019 sous la direction du Prof. Peter Siegel.

Un autre aspect important de l'engagement du professeur Giguère a été sa collaboration avec des sociétés pharmaceutiques et biotechnologiques, qui a permis de traduire et de commercialiser ses avancées technologiques et ses découvertes en matière de recherche.

L'héritage de créativité et de découverte du professeur Giguère comprend le développement de méthodes de recherche et de technologies très novatrices telles que la technique de co-transfection, soit l'approche la plus importante pour contrôler directement l'activité d'un facteur de transcription. Il a utilisé cette approche pour identifier les domaines fonctionnels du récepteur des glucocorticoïdes, le premier facteur de transcription mammifère à être cloné. Le schéma représentant les domaines fonctionnels des récepteurs nucléaires, dérivé de ces expériences, n'a pas changé depuis et est encore utilisé dans de nombreux manuels aujourd'hui.  

En appliquant la même méthodologie révolutionnaire, le professeur Giguère a découvert un récepteur nucléaire pour l'acide rétinoïque, soit la forme active de la vitamine A. Cette découverte a complètement transformé le domaine de la recherche sur la vitamine A et les travaux subséquents sur la signalisation des rétinoïdes menés par son équipe et de nombreux autres groupes ont permis de comprendre la base moléculaire des effets tératogènes des rétinoïdes chez l'homme, l'étiologie de la leucémie promyélocytaire aiguë (LPA) et d'autres tumeurs malignes, et finalement de guérir la LPA en utilisant de fortes doses d'acide rétinoïque en combinaison avec d'autres agents thérapeutiques.  

Il a ensuite révélé l'existence inattendue de récepteurs nucléaires orphelins sans ligands hormonaux connus. Sur la base de cette découverte révolutionnaire, l'identification et l'étude ultérieure de nouveaux systèmes de réponse récepteur/hormone ont complètement transformé la science de l'endocrinologie. Par exemple, la découverte et la caractérisation par le professeur Giguère des récepteurs liés aux œstrogènes (ERR) ont révélé un point majeur de régulation du métabolisme cellulaire qui est particulièrement pertinent pour les troubles métaboliques, les maladies cardiovasculaires, plusieurs cancers importants et de nombreuses autres maladies. Bien que les ERR soient des récepteurs orphelins, le professeur Giguère a découvert leurs premiers ligands synthétiques et a joué un rôle déterminant dans les efforts visant à développer des médicaments qui modulent leur fonction pour traiter les maladies.

 

 

Chronologie des découvertes, tirée du site du laboratoire Giguère

Chronologie des découvertes, tirée du site du laboratoire Giguère

Le professeur Giguère est également connu pour son approche multidisciplinaire de la science. En plus d'être un biologiste moléculaire accompli, il a été un pionnier dans la création de nouveaux modèles de souris par transgénèse et par la technologie des gènes knock-out au début des années 1990. Il a également été l'un des premiers à faire progresser les approches omiques à l'échelle du génome pour étudier l'interaction des facteurs de transcription avec leurs gènes cibles au début du millénaire.

Le professeur Giguère est un chef de file mondial dans le domaine des récepteurs hormonaux nucléaires, ce qui lui confère une position tout à fait unique au Canada en tant qu'expert international dans un domaine qui touche à divers aspects des sciences de la santé. Il a contribué à toutes les facettes de la vie universitaire, notamment en faisant plusieurs découvertes fondamentales, en jouant un rôle important en tant que dirigeant d'institutions scientifiques et en encadrant la prochaine génération de scientifiques.  

Le professeur Giguère a eu une carrière véritablement remarquable, ponctuée de découvertes qui ont façonné ses domaines d'étude, tout en contribuant énormément au développement des programmes de recherche et de formation et en fournissant des services exceptionnels aux communautés des sciences de la santé à McGill, dans tout le Canada et dans le monde entier.

 

Découverte d'un biomarqueur du cancer par des chercheurs de l’Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman.

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