Chaque année, le 8 mars, le monde se réunit pour célébrer la Journée internationale des droits des femmes, reconnaissant les accomplissements des femmes et défendant l’égalité des sexes. En cette journée, nous célébrons les femmes de l'Institut du cancer Rosalind et Morris Goodman (ICG) et d’ailleurs, dont la recherche améliore et diversifie les options traitements contre le cancer, en particulier pour les femmes.
Les femmes apportent des perspectives uniques à la science, stimulant l’innovation, améliorant les pronostics et transformant les thérapies pour réduire les effets secondaires. À l’ICG, Maëlle Bouchard-Ouellet et Marie-Ève Proulx du laboratoire McCaffrey étudient le carcinome canalaire in situ (CCIS), le sous-type de cancer du sein non invasif le plus courant. Le CCIS, classé comme un cancer du sein de stade 0, peut évoluer vers une forme invasive, mais les déclencheurs de cette transition restent mal compris. Bien qu’il soit estimé que 20 à 50 % des cas de CCIS pourraient devenir invasifs, la chirurgie demeure le traitement standard.
Historiquement, la recherche sur le cancer a priorisé l’augmentation des taux de survie pour tous les types de cancer, y compris le cancer du sein. Bien que les avancées en matière de détection et de traitement aient amélioré les résultats et les taux de survie, de nombreuses patientes atteintes de cancer du sein (majoritairement des femmes) continuent de subir des effets secondaires importants au quotidien. La recherche démontre que les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir d’effets indésirables lors des traitements contre le cancer, soulignant ainsi la nécessité de développer des thérapies ciblées et efficaces qui améliorent leur qualité de vie .
Maëlle Bouchard-Ouellet, étudiante à la maîtrise au laboratoire McCaffrey, travaille sur le Tamoxifène, un médicament souvent utilisé pour traiter un sous-type de cancer du sein. Bien qu’efficace, le Tamoxifène engendre des effets secondaires sérieux qui peuvent fortement impacter la vie des femmes . Maëlle souligne l’importance d’étudier tous les aspects de la maladie et des traitements :
« Le bien-être des femmes a historiquement été ignoré par les professionnels de la santé et de la recherche, et les effets secondaires des traitements sont souvent négligés, tant par la communauté clinique que scientifique. C’est ce qui me motive à identifier de meilleurs marqueurs pour repérer les patientes atteintes de cancer du sein qui présentent un risque plus élevé de récidive après traitement, afin de les orienter vers un médicament plus efficace, et ainsi leur offrir une meilleure qualité de vie durant leur traitement. »
Les chercheuses, avec leur expérience et leur parcours personnel en tant que femmes, reconnaissent le fardeau physique et émotionnel des traitements tels que la chirurgie ou l’hormonothérapie. Étant donné que jusqu’à 80 % des cas de CCIS pourraient ne jamais progresser, il est crucial d’améliorer les stratégies thérapeutiques afin de trouver un équilibre entre survie et qualité de vie.
Marie-Ève Proulx, doctorante en recherche sur le cancer du sein précoce, partage ce qui motive son travail en recherche :
« Nous avons un urgent besoin de mieux comprendre les mécanismes qui sont à l’origine le développement précoce du cancer du sein et les changements dans l’architecture des tissus. Cela aidera les cliniciens et cliniciennes à identifier les lésions les plus susceptibles de progresser vers un cancer invasif, et permettra ainsi d’améliorer les soins et les résultats cliniques pour les femmes. »
Les nouvelles technologies, comme la transcriptomique spatiale et l’intelligence artificielle, permettent de faire progresser la recherche et ont déjà permis d’identifier de nombreux biomarqueurs potentiels de la progression du CCIS. Toutefois, ces biomarqueurs doivent encore être rigoureusement validés avant de pouvoir être appliqués en clinique et fournir des diagnostics précis permettant de déterminer quelles patientes évolueront vers une maladie invasive et lesquelles resteront à un stade pré-cancéreux .
À l’ICG et ailleurs, les chercheuses font avancer considérablement les traitements contre le cancer, avec l’espoir d’améliorer les résultats pour tous les genres. Leurs contributions façonnent l’avenir de l’oncologie et de l’innovation scientifique.
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